La part de l'autre, Eric Emmanuel Schmitt
Enfin mon billet sur une LC très en retard!!!
Fiche d'identité: EE Schmitt, La part de l'autre, le livre de poche, 2001, 6 euros 95, 494 pages
L'histoire: Nous suivons deux vies parallèle. D'un côté Hitler, de l'étudiant refusé à l'école des beaux arts à son suicide. De l'autre, Adolf H. étudiant accepté aux beaux arts et qui va suivre une carrière d'artiste avec des hauts et des bas.
Mon avis: une lecture parfois fastidieuse mais un très bon roman
Je dois dire que ma lecture de ce roman a été longue... Le sujet est très sérieux même dans la partie sur le faux Adolf H. , l'écrit regorge d'énumérations qui peuvent vous freiner... Mais à chaque fois que je le refermais,je me disais que ce livre était vraiment génial.
J'ai été surprise par l'alternance entre ces deux vies, je ne m'attendais qu'à une vie imaginée.
D'un côté le vrai Hitler. Le journal que nous laisse l'auteur à la toute fin (une dizaine de pages sur son ressenti et son parcours durant l'écriture du roman) nous apprend que l'auteur a beaucoup travaillé pour nous retranscrire les éléments importants de la vie d'Hitler, tout en tentant d'appréhender le pourquoi devient-on comme Hitler. Bien-sûr quand il fait parler Hitler ou le fait penser, c'est lui qui parle et c'est sa propre réflexion sur le personnage qu'il met en scène. L'auteur utilise également des termes au regard de l'histoire que nous nous connaissons afin de nous faire réfléchir sur le devenir d'Hitler (tel que rideau de fer...)
Deux citations extraitent du journal m'ont particulièrement éclairées sur l'entreprise de ce roman:
¤ "Tous les discours sont mus par cette même invisible idée: Hitler est l'autre. Mon livre sera un piège tendu à cette idée. En montrant qu'Hitler aurait pu devenir autre qu'il ne fut, je ferai sentir à chaque lecteur qu'il pourrait devenir Hitler."
¤ "J'espère qu'on ne se méprendra pas sur mon livre. En suivant deux vies, celle d'Hitler recalé, celle d'Adolphe H accepté aux Beaux Arts, je ne fais pas jouer seulement une circonstance, mais aussi la livre interprétation d'une circonstance. Hitler n'est pas seulement victime de son échec, mais aussi de l'analyse de son échec.[...] Ce n'est pas seulement l'échec aux Beaux arts qui va le marquer, c'est tout autant son interprétation (sa négation) de l'échec."
D'un autre côté l'Hitler imaginé. Finalement on lit un roman comme un autre. Adolf devient un personnage de roman ordinaire avec des échecs, des doutes, des histoires d'amour... J'ai même versé une petite larme à la fin. J'ai aimé la façon dont l'auteur a revu l'histoire mondiale: dans cette vie pas de seconde guerre mondiale, pas de guerre froide, une fusée allemande... Si l'Allemagne n'avait pas engendré une telle guerre, comment serait notre monde?
Bref, un roman qui laisse à réfléchir mais à lire sans être préssé.
Maia
Je vous invite à aller voir le billet de Séléna: promis la prochaine fois je serais dans les temps! Bisous ma belle.